Une passion familiale
Des parents, un frère, une soeur et des amis pongistes : chez Matéo, le tennis de table est presque un passage obligé. Baigné dans le sport depuis sa plus tendre enfance, le jeune homme a commencé à taper dans la balle à l’âge de 6 ans au club de Ligné. Il se souvient : « On restait tard le soir dans la salle Eugène Durand avec des amis, tous pongistes. » Le sportif a toujours gardé contact avec son premier club : « Il m’arrive de retourner à Ligné pour m’entraîner avec mes anciens coéquipiers.
Ils sont heureux de me revoir et fiers. Je reçois toujours des messages quand je pars en compétition. » D’abord entraîné par son père jusqu’au début du collège, il a vite séparé le sport de sa vie familiale. « Au bout d’un moment avec les parents ça devenait difficile. »
Né avec une malformation du pied et souffrant d’une atrophie du bas du mollet gauche, son handicap ne l’a pas empêché de gravir les échelons pour atteindre aujourd’hui son meilleur niveau. « Je suis né comme ça et je fais avec. »
Un rythme soutenu
Après avoir décroché son baccalauréat économique et social en 2014 au lycée Chevrollier à Angers, Matéo intègre la fac de sport à Nantes en licence de sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS). Il est actuellement en 3e année. Son souhait ?
Devenir professeur d’éducation physique et sportive « si possible dans la région nantaise, j’y suis attaché ».
Sport, études, amis, famille… L’emploi du temps de Matéo est bien rempli. « Cette année, entre les tournois internationaux (Slovénie, Slovaquie, Allemagne, Italie, Danemark, Costa Rica), les stages de préparation, les cours, les entraînements, c’est beaucoup de fatigue accumulée. »
Ses journées : 9h - 15h études, 16h - 19h entraînement. « La Fac est très compréhensive par rapport à mon statut de sportif, mon emploi du temps a été aménagé. Ils sont à fond derrière moi, l’association étudiante a même posté un article sur leur page Facebook. C’est réconfortant. »
Première qualification pour les J.O., première victoire
« Jusqu’à mi-décembre, je n’étais pas sûr de participer aux Jeux. Au Costa Rica, dernier tournoi classificatoire, je perds en finale contre le n° 1 mondial mais je décroche ma place pour Rio, j’étais hyper content ». Et après ? « Une période de décompression, la reprise des entraînements à la mi-février, puis direction Rio en septembre. » Ses proches ont toujours été présents et fiers de sa réussite. « Mes parents m’ont toujours soutenu et encouragé. D’ailleurs ils viennent au Brésil. »
Encore un peu mal à l’aise avec son début de célébrité, Matéo a la tête sur les épaules. Conscient que sa participation est une chance inouïe, il reste sérieux et continue de s’entraîner. « On verra comment les événements se passent, je ne veux pas avoir de regrets là-bas ». Il avoue : « J’y vais aussi pour gagner… Enfin au moins avoir une médaille ! ».