En effet, voilà presque un an que la jeune femme est arrivée au sein de l’usine française du fabricant japonais. Souriante et réservée, Chiaki a 27 ans et vient de Nagoya où elle a étudié l’économie. C’est en anglais qu’elle s’exprime le plus « fluently », même si son français a progressé : « C’est une langue très dure à apprendre, notamment la conjugaison », confie-t-elle. Son séjour en France, elle le passe au sein du pôle Ressources humaines. Ses missions : aider à la mise en place, à Ancenis, d’un plan de formation initié par le siège au Japon et commun à tous les pays, et confronter le droit français et japonais « J’ai lu un chapitre par mois ! » Sa venue s’inscrit dans un programme d’échanges réguliers de salariés entre l’usine française et le siège de Toyota, situé à Takayama (à environ 400 km de Tokyo). L’objectif : maintenir des liens étroits entre les deux entités, malgré la distance, favoriser une meilleure compréhension des directives et mieux appréhender les façons de travailler d’un pays à l’autre. Les échanges sont réciproques puisque des français, quel que soit leur poste (ouvrier ou cadre), partent également sur l’archipel. Un bénéfice commun. Une ouverture d’esprit.
Art de vivre à la française
Globe trotteuse, Chiaki a su trouver sa place malgré les différences de culture. Après le travail, au gré des jours de repos, quelques-unes de ses collègues lui servent de guides pour des activités sur le Pays d’Ancenis ou la région nantaise : Café de la gare, Team and Run, bords de Loire, mais aussi balades dans le vignoble, Folle Journée… « J’ai découvert la zumba et… les vaches, il y en a beaucoup ! ». Bien loin des idéogrammes de sa langue maternelle, des gratte-ciel futuristes et de la mode avantgardiste ! Chiaki profite de son temps libre pour emmagasiner la culture française : « La fermeture des supermarchés le dimanche*, la manière de vivre en société »… mais surtout la gastronomie, foie gras, fromage, pain. « Ici, les personnes sont très accueillantes et ne passent pas tout leur temps au travail », souligne t-elle. Une différence avec le Japon. « Mais les choses sont en train d’évoluer », ajoute Chiaki quasi instantanément. « Le gouvernement japonais incite les compagnies à modifier les comportements, à respecter davantage l’équilibre vie privéevie professionnelle. ». Échanges, découvertes, apprentissages…, l’année professionnelle et personnelle de Chiaki en Pays d’Ancenis a été intense. Une expérience qu’elle remporte dans son pays, véritable trait d’union entre deux cultures.
*Au Japon, les Konbini sont des alimentations ouvertes 24h/24h, 365 jours par an.