Cours d'eau et zones humides du Pays d'Ancenis
La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) fixe les objectifs à atteindre concernant l'état des eaux et des milieux aquatiques. Plus localement, le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Loire Bretagne fixe les grandes orientations (aménagement des cours d’eau, pollutions, préservation des zones humides, crues…).
Les milieux aquatiques du Pays d'Ancenis
Le territoire de la COMPA appartient principalement aux bassins versants de l'Erdre et du Hâvre, Grée et affluents de la Loire en Pays d'Ancenis.
Les bassins versants
Un bassin versant est une unité géographique naturelle, constituée d’une rivière principale (qui prend sa source sur les hauteurs) et qui s’écoule dans le fond de la vallée jusqu’à la mer ou un fleuve.
Le territoire de la COMPA appartient principalement à deux bassins. Le bassin versant du "Hâvre, Grée et affluents de la Loire", sur la partie ligérienne d’une superficie de 460 km², s’étend sur 17 communes de la Communauté de communes du Pays d'Ancenis.
Il est constitué de plusieurs sous bassins versants : le bassin versant du Hâvre- Donneau, le bassin versant du Grée, dont le marais de Grée, le bassin versant de la Boire-Torse, les bassins versants des affluents directs de la Loire situés sur le territoire du Pays d’Ancenis, du ruisseau de la Barbienne, à l’Est, au ruisseau des Thébaudières situé à l’extrême Ouest du Territoire.
Les communes du nord du territoire se situent sur le bassin versant de "Erdre Amont 44" avec 310 km de cours d’eau et plusieurs hectares de zones humides.
La COMPA a confié l’animation et la coordination des actions sur ce territoire au syndicat mixte de l’EDENN (Entente pour le Développement de l’Erdre Navigable et Naturelle).
Zones humides et cours d'eau
Selon le code de l’environnement, les zones humides sont des « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ». (Art. L.211-1 du code de l'environnement).
Au cours des 50 dernières années, plus de la moitié des zones humides ont disparues.
Recalibrés, asséchés, envasés, envahis, pollués, les cours d'eau ont été remodelés par l'homme et ont perdu leur aspect morphologique et qualitatif d'origine.
Les zones humides et cours d’eau constituent un patrimoine naturel riche aux fonctions aussi multiples que vitales. Afin de garantir efficacement leur protection, le SAGE Estuaire de la Loire (lien interne missions COMPA) a rendu obligatoire la réalisation des inventaires des zones humides et des cours d'eau, ainsi que leur prise en compte dans les documents d'urbanisme.
Réalisés entre 2011 et 2011 par un prestataire spécialisé, les inventaires suivent la méthodologie et les critères du SAGE Estuaire de la Loire. Ceux- ci se déroulent en 4 étapes : analyse des données cartographiques, travail de terrain (délimitation et caractérisation des zones humides et cours d'eau), restitution, validation.
Très longtemps considérées comme des espaces répulsifs et improductifs, les zones humides ont pourtant des rôles bénéfiques reconnus pour les milieux aquatiques et l'eau en général.
Avec les cours d’eau, elles assurent des fonctions essentielles dans les équilibres naturels et pour de multiples activités humaines.
Des fonctions hydrologiques d’abord permettant la limitation des crues et la recharge des nappes phréatiques. Ce rôle d’éponge, lorsqu’elles ne sont pas saturées assure "l’absorption" momentanée de l'excès d'eau pour le restituer progressivement lors des périodes de sécheresse.
Favorisant les dépôts de sédiments et la rétention des matières en suspension, ces milieux jouent un rôle de filtre épurateur via le stockage par les végétaux des nitrates, phosphates et de certains pesticides.
Enfin, ce sont aussi de véritables réservoirs de biodiversité. En effet, de nombreuses espèces animales (oiseaux, batraciens, mammifères, poissons) dépendent des zones humides et cours d’eau pour se nourrir et/ou pour se reproduire. 30% des espèces végétales remarquables et menacées vivent dans ces milieux.
État écologique et qualité des eaux de surface
La COMPA a souhaité renforcé le suivi de qualité des eaux sur le Bassin versant Hâvre Grée et affluents de la Loire afin d'en contrôler l'état.
Le bon état écologique correspond à un bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques.
Ils doivent permettre une vie animale et végétale riche et variée et contiennent peu de produits toxiques. Ils disposent d'une quantité suffisante d'eau pour satisfaire les usages des humains mais aussi les besoins des milieux naturels et des animaux et végétaux qui y habitent.
L’état écologique se décline en cinq classes, très bon état, bon état, état moyen, état médiocre, mauvais état, chacune représentée par un code couleur.
Elle est basée sur un suivi régulier :
- de paramètres biologiques (organismes aquatiques tels que macrophytes, diatomées, macro-invertébrés et poissons)
- de paramètres physico-chimiques (température de l’eau, quantité d’oxygène, présence de nutriments tels que l’azote, le phosphore, les pesticides, …)
Caractéristiques d'un cours d'eau en bon état | Caractéristiques d'un cours d'eau en mauvais état |
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En 2013, l’état écologique de l’ensemble des cours d’eau du Pays d’Ancenis est qualifié de médiocre. Dans le cadre du projet de SDAGE 2016-2021, l’objectif de retour à un bon état a été fixé à 2027.
En 2014, la COMPA a souhaité renforcer le dispositif de suivi de la qualité des eaux sur le bassin versant "Hâvre, Grée et affluents de la Loire en Pays d'Ancenis".
Ainsi, depuis novembre 2014, des analyses sont effectuées chaque mois, sur 10 stations. Y sont mesurés :
- Les paramètres physico-chimiques (température de l’eau, nitrates, phosphore, ….)
- Les pesticides (390 molécules sont recherchées systématiquement)
Dans le cadre du projet de SDAGE 2016-2021, l’objectif de bon état a été reporté à 2027.
Programmes de travaux
Les cours d’eau et zones humides en bon état constituent un patrimoine naturel riche aux fonctions multiples :
- capacité auto-épuratoire,
- préservation de la biodiversité,
- régulation des crues,
- développement d’activités et de loisirs (pêche, kayak, promenade…),
- structuration du paysage,
- ressource potentielle en eau potable…
La protection de cet or bleu est donc une nécessité. Mais, depuis plus d’un siècle, les aménagements réalisés ont engendré une dégradation globale des milieux aquatiques.
Au titre de la Directive Cadre sur l’Eau, l’état écologique du bassin versant du Hâvre, Grée et affluents de la Loire a été qualifié de « moyen » à « mauvais ».
En d’autres termes, la faune et la flore aquatiques qui peuplent les cours d’eau et la qualité physico-chimique (nitrates, phosphores…) de l’eau sont dégradés.
Objectif : viser ou atteindre le bon état des cours d’eau d’ici à 2027.